Six Nations : les Toulonnais qui ont fait le Grand Chelem !

Par le passé, les Rouge & Noir ont souvent contribué aux grands succès du XV de France dans le Tournoi. Auréolés d’un Grand Chelem lors de la précédente édition, les Bleus font encore figure de favoris pour ce millésime 2023 après leur succès face aux Italiens (24-29).

En cas de back-to-back cette année, Charles Ollivon ou Teddy Baubigny pourraient devenir les septièmes et huitièmes à réussir cet exploit en portant la tunique toulonnaise.

Arnaldo Gruarin – 1968

En 1968, dans le sillage des frères Cambérabéro, les Français décrochent le premier Grand Chelem de l’Histoire du rugby tricolore. Acteur de cette épopée féerique, Arnaldo Gruarin se voit titulariser à deux reprises.

Face à l’Ecosse (6-8) d’abord, en match d’ouverture, il forme la première ligne victorieuse aux cotés du talonneur Jean-Michel Cabanier et du pilier gauche André Abadie. Une association qui sera reconduite lors du second affrontement contre l’Irlande. Aldo ne le sait pas encore, mais ce sera sa 26ème et dernière apparition sous le maillot frappé du coq.

Peu importe, ces deux matchs disputés ont permis à La Gruche d’entrer dans le cercle, encore aujourd’hui très fermé, des Chelemards français et surtout des Chelemards toulonnais. Une véritable légende du club, qu’il est d’ailleurs encore possible de sélectionner pour intégrer le Hall Of Fame du RCT.

Christian Carrère – 1968

Comme Aldo Gruarin, il a bâti sa légende lors de cette année 1968. Finaliste du championnat de France avec le RCT, élu Oscar d’Or du Midi Olympique (meilleur joueur français), il est surtout le capitaine de cette première équipe de France à décrocher le Saint-Graal.

Titulaire lors des quatre rencontres remportées avec succès, le troisième ligne centre varois a surtout été décisif lorsqu’il a fallu gravir la dernière marche (et pas des moindres) à l’Arms Park de Cardiff. Dans une atmosphère hostile, Capitaine Carrère (27 sélections) guide ses troupes vers la victoire finale et s’offre le luxe d’inscrire un essai au nez et à la barbe des Gallois, médusés par ce surhomme.

Avec 14 saisons sous la tunique au muguet, Christian Carrère fait indéniablement partie des murs du Rugby Club Toulonnais. Un nom emblématique du rugby français que le club est fier d’avoir compté dans ces rangs et qu’il a d’ailleurs pré-selectionné pour rejoindre le Hall Of Fame du RCT (comme son compère Aldo Gruarin).

Eric Champ – 1987

Quand on parle de légendes du RCT, impossible de ne pas évoquer le nom d’Éric Champ. Mais il n’y a pas que sur la Rade que le troisième ligne à su rayonner. Appelé à 42 reprises avec les Bleus, le Toulonnais a connu ses plus belles heures en sélection lors de l’année 1987. Car si la bande à Daniel Dubroca s’incline en finale de la Coupe du Monde face à la Nouvelle-Zélande (29-9) au mois de juin, elle avait néanmoins réussi la prouesse de décrocher le Grand Chelem en mars.

Pour la quatrième fois de son histoire, la France est sur le toit de l’Europe et cette place est loin d’être le fruit du hasard. Mais les belles histoires tiennent parfois à peu de choses. Après avoir écarté le Pays de Galles (16-9) puis l’Écosse (28-22) au Parc des Princes et avoir signé un exploit retentissant à Twickenham (15-19), les Français s’avancent à Lansdowne Road pour défier le fighting spirit irlandais.

Avec les valeurs de combat et d’altruisme qui lui sont cher, Eric Champ surnage face aux Irlandais. En signant deux essais en force, le Barbare offre le Grand Chelem aux Bleus. Un match que personne n’a oublié aujourd’hui encore.

Marc de Rougemont – 1997

Il y a des images qui restent en mémoire et qui marquent plus que d’autres. Celles de l’entrée de Marc de Rougemont (13 sélections) à Twickenham en 1997 sont de cette trempe là. En terre anglaise, le Toulonnais se voit confier la lourde charge de remplacer son capitaine Abdelatif Benazzi, juste après l’heure de jeu. En quelques minutes, le talonneur varois se mue en véritable troisième ligne.

« Je me retrouve à un poste auquel je n’avais joué. Heureusement j’étais bien entouré. Olivier Magne m’avait juste demandé de plaquer tout ce qui bougeait dans mon périmètre. », confiait récemment Le Rouge à Actu Rugby. Une abnégation et une détermination sans faille, à l’image de l’homme, qui fera finalement de lui l’un des artisans de cette rencontre historique où les Bleus s’imposent chez leur rival (20-23) au terme d’un scénario fou.

15 jours plus tard, pour la réception des Ecossais au Parc des Princes, le minot de 25 ans remplace cette fois Marc del Maso (le talonneur titulaire sur les quatre rencontres), pour les ultimes minutes de la partie. A son poste de prédilection cette fois, le Toulonnais et ses partenaires signent une nouvelle victoire, synonyme de Grand Chelem. 10 ans après, il succède à son ainé Eric Champ.

Gabin Villière – 2022

Comment oublier le grand moment de rugby que nous ont offert les troupes de Fabien Galthié l’année passée ? 12 ans après leur dernière victoire (et Grand Chelem) en 2010, les Bleus ramenaient enfin la Coupe tant convoitée. Avec son N°11 fétiche dans le dos lors de quatre rencontres (sur cinq), Gabin Villière marquent les esprits d’entrée avec un triplé face à l’Italie durant le match d’ouverture. Une performance individuelle exceptionnelle qui ouvre la voie royale aux Français.

Tout au long du Tournoi, le feufollet varois se sera montré redoutable sur son coté, autant en attaque qu’en défense. Un véritable facteur X, décisif dans la quête de ce titre après lequel courraient les Bleus depuis si longtemps. Un quart de siècle après Marc de Rougemont, le RCT compte un nouveau Chelemard dans ses rangs, et voit même double avec Jean-Baptiste Gros.

Jean-Baptiste Gros – 2022

Il est ce que Fabien Galthié appelle les « finisseurs ». Remplaçant de Cyril Baille durant l’intégralité du Tournoi, Jean-Baptiste Gros aura tout de même pris part à toutes les rencontres. Avec entre 23 et 31 minutes disputées par matchs, son rôle lors du money-time aura été d’une importance capitale.

Le talent n’a pas d’âge, comme dit le proverbe, et Gros en fût la preuve. Face à de premières lignes aguerries, le solide pilier gauche (de 22 ans à l’époque), se sublime et renverse des montagnes. La rencontre face au Pays de Galles, remportée d’une courte tête, aura d’ailleurs montré l’héroïsme des tricolores présents sur le pré en fin de rencontre.

Avec la victoire contre la Perfide Albion, une semaine plus tard, les Bleus décrochent le Grand Chelem. Déjà double champion du Monde U20 aux cotés des Romain Ntamack, Matthis Lebel, Demba Bamba ou encore Cameron Woki, ce nouveau titre chez les Grands est le premier avènement de cette génération dorée.