Bath Rugby : pour éviter la douche froide
La semaine dernière, les Anglais de Bath sont passés à coté de leur entame de compétition. Battus chez eux, par les Warriors de Glasgow (19-22), les champions d’Europe 1998 sont déjà au pied du mur. À l’aube d’un premier déplacement pour eux, qui en appellera un suivant au mois de janvier en Écosse, l’heure est au réveil pour les anglo-saxons, si ils veulent éviter la douche froide.
De leur coté, les partenaires de Sergio Parisse ont mieux négocié l’ouverture de cette Challenge Cup millésime 2023, en s’imposant avec le bonus offensif face au Zebre Parma au stade Sergio Lanfranchi (21-24). Un succès qui a ouvert l’appétit aux Rouge & Noir qui veulent sécuriser le plus tôt possible leur qualification.
L’homme fort : Johann Van Graan
Arrivé durant l’intersaison dernière en provenance du Munster, Johann Van Graan a choisi de se lancer un nouveau défi. Après 5 saisons à la tête de la province irlandaise, le nouvel homme fort de la cité thermale a pris les commandes d’une formation en difficulté. Un choix qui a pu surprendre tant les dynamiques des deux équipes sont inversées.
En 2021, le tacticien de 41 ans avait mené le Munster en finale de Pro 14 face au Leinster (16-6), avant de perdre en barrages l’année dernière en championnat et en quart de finale de Champions Cup face à Toulouse, aux tirs au but (24-24, 2-4 tab). Pendant que de son coté, Bath terminait dernier de Premiership. Un virage à 180 degrés pour le jeune coach qui possède déjà un gros bagage.
Car Johann Van Graan a la particularité de n’avoir jamais été joueur à haut niveau mais de s’être passionné très rapidement pour l’entrainement. Il démarre en 2004, à seulement 24 ans, du coté des Bulls de Prétoria. En Super Rugby, il remporte le titre à 3 reprises en 2007, 2009 et 2010, en tant qu’entraineur adjoint. Un exploit qui lui ouvre les portes de la sélection nationale.
Le sud-africain rejoint l’encadrement des Springboks en 2012 avec la casquette d’entraineur des avants. Sous le pavillon Vert et Or, il mène notamment les partenaires de Victor Matfield à une 3ème place de Coupe du Monde en 2015, avant de s’envoler pour le Munster, deux ans plus tard, avec le succès qu’on lui connait.
« J’ai pris du recul et reconsidéré mes options, en donnant la priorité à ce qui est le mieux pour ma famille, moi-même et le Munster. », déclarait-il à l’aube de son départ. Le voilà désormais avec un nouveau grand challenge devant lui.
Le joueur à suivre : Joe Cokanasiga
À 25 ans, l’ailier de Bath est dans la force de l’âge. Cette saison, il entame déjà sa 5 années sous les couleurs de la cité thermale. Fan absolu de la légende bathienne Semesa Rokodogunui, Joe Cokanasiga ambitionne de suivre les pas de son idole.
Sur les 7 rencontres qu’il a disputé avec son équipe depuis septembre, l’international anglais affiche déjà le bilan étincelant de 3 essais, le tout dans une équipe où les grandes envolées se font rare. Véritable « Facteur X » des pensionnaires de Récreation Ground, il a également frappé avec le XV de la Rose (face à l’Argentine) lors de la dernière tournée d’automne.
Présent dans le squad d’Eddie Jones lors de la Coupe du Monde en 2019, le joueur d’origine fidjienne (né à Suva) n’a pas fini de faire parler de lui. « Il a du pouvoir et il a du rythme, il a quelque chose de très spécial chez lui », déclarait d’ailleurs le tacticien australien à son propos. Puissant, rapide et capable de gestes décisifs, une chose est sûre : si son équipe est (déjà) en péril, il pourrait bien en être le sauveur.
La stat’ : 211
Voici le nombre de points inscrits par Bath depuis le début de la saison en Premiership. Un total qui en fait la deuxième plus mauvaise attaque du championnat anglais (devant Newcastle). Les joueurs de Johann Van Graan sont même encore plus en difficultés quand on regarde les essais marqués puisqu’ils n’ont traversé la ligne « qu’à » 25 reprises en championnat (plus petit total en Premiership).
Attention toutefois à ne pas s’y méprendre, cela ne veut pas dire que les Anglais possèdent une mauvaise attaque, loin de là. Ramené au nombre de matchs (9), ce total donne une moyenne de 23,4 points par rencontre (et 2,8 essais/match). À titre de comparaison, c’est mieux que le Rugby Club Toulonnais qui affiche une moyenne de 23,1 points marqué par rencontre de Top 14.
Vous l’aurez compris, cette attaque n’est pas à prendre à la légère, elle qui a toujours été performante malgré un début de saison compliqué. Bath a en effet démarré la saison de Premiership par 5 revers consécutifs avant de se reprendre et d’aborder cette fenêtre européenne dans de bonnes dispositions avec 3 victoires en 4 matchs de championnat.
Les dernières confrontations
Entre deux équipes qui aiment l’Europe, les confrontations internationales ont la fâcheuse tendance à être accrochées. Le plus souvent, ces deux formations se sont rencontrées en Champions Cup. Le dernier déplacement des Anglais à Mayol laisse d’ailleurs un bon souvenir aux supporters.
16 décembre 2017 : Bath 26 – 21 RC Toulon
9 décembre 2017 : RC Toulon 24 – 20 Bath
23 janvier 2016 : Bath 14 – 19 RC Toulon
10 janvier 2016 : RC Toulon 12 – 9 Bath
12 octobre 2008 : RC Toulon 18 – 16 Bath