Toulouse : l’armada d’Ernest Wallon
Après un précieux succès glané contre Bayonne (40-25) à Mayol, nos Rouge & Noir ont désormais en ligne de mire leur premier déplacement de la saison. Face à Toulouse, les hommes de Pierre Mignoni et Franck Azema devront encore faire preuve d’une détermination à toute épreuve s’ils veulent ramener quatre points de la Ville Rose.
De leur coté, les Toulousains rêvent forcément d’une grande saison. Après une défaite en demi-finale (vs Castres, 24-18) la saison dernière, l’objectif est de renouer avec le titre pour les partenaires d’Antoine Dupont. Et pour cela, les Stadistes ont frappé fort d’entrée. En s’imposant à Bordeaux, un concurrent direct, dans un derby de la Garonne électrisant (25-26), les pensionnaires d’Ernest Wallon ont marqué les esprits et semblent prêts à réitérer la même performance face à un autre prétendant aux phases finales.
Le joueur à suivre : Melvyn Jaminet
C’est une saga qui a agité les médias français tout au long de la dernière campagne : l’arrivée de Melvyn Jaminet au Stade Toulousain. Convoité par de nombreuses équipes, le natif de Hyères a finalement choisi de rejoindre celle du président Didier Lacroix. Il faut dire que son jeu, fait de mouvement et de vitesse, colle parfaitement à l’ADN de son nouveau club. Pourtant, le début de la romance n’est pas un long fleuve tranquille.
À son poste, la concurrence fait rage et Juan-Cruz Mallia, Ange Cappuozo ou encore Thomas Ramos, chacun international, lorgnent tous sur ce fameux siège à l’arrière. Ainsi, lors du match amical contre les Toulonnais à Mayol et sur la pelouse de Chaban-Delmas, c’est bel et bien Thomas Ramos qui s’est finalement emparé du maillot N°15. Mais le « minot » Melvyn, formé au RCT entre 2006 et 2015, a du caractère et il le prouve.
Auteur d’une très bonne rentrée contre les Girondins, à la 50e minute, l’OVNI (comme l’avait surnommé Fabien Galthié) a rapidement fait parler la poudre grâce à sa patte droite. D’une spectaculaire pénalité en coin, quasiment sur la ligne médiane, il a inscrit les derniers points des siens, scellant ainsi la victoire des Haut-Garonnais. Une action qui ne fait que confirmer son adresse face aux perches, l’un des ses points forts. Un domaine où il avait d’ailleurs fait mal au RCT la saison dernière, lors du déplacement perdu à Aimé Giral (12-9), en enquillant quatre pénalités sous le maillot de l’USA Perpignan. Revanchard l’enfant de la Rade ?
La stat’ : 17
En terre bordelaise, les Toulousains ont peut-être gagné, mais ils ont aussi démontré plusieurs de leurs faiblesses. Bousculés durant l’entame de jeu, ils ont d’abord été étouffés par les Unionistes au point même de concéder 3 essais en l’espace de 11 minutes (22e-33e). Un trou d’air qui aurait pu être préjudiciable pour les champions de France et d’Europe 2021, tant le score paraissait relativement lourd à la pause : 22 à 9 en faveur des hommes de Christophe Urios.
Mais il faut toujours se méfier d’une bête blessée. Au retour des vestiaires, les Stadistes ont arboré un tout autre visage et se sont montrés beaucoup plus incisifs. Dans le sillage de leurs internationaux Matthis Lebel et Romain Ntamack, les visiteurs inscriront finalement 17 points dans le second acte ! Une folle remontée qui leur permet de s’adjuger la victoire, malgré un petit retard à l’allumage.
Nos Toulonnais sont prévenus, la dimension physique et l’aspect mental auront assurément un rôle prépondérant à jouer ce week-end. Mais nos Rouge & Noir, eux aussi mis en difficulté par l’Aviron Bayonnais en première période (14-18), ont également prouvé qu’ils pouvaient finir fort, inverser rapidement la tendance et se sortir de situations périlleuses.
L’homme fort : Ugo Mola
Avec deux Brennus et une Coupe d’Europe dans ses bagages, l’héritier de Guy Noves perpétue déjà la tradition du Stade Toulousain. Et pour sa 7e saison à la tête du navire rouge et noir, le technicien voit grand pour son équipe. Fort d’un recrutement XXL, avec notamment les venues de Pierre-Louis Barassi, Arthur Retière ou encore Alexandre Roumat, le manager a renforcé un effectif déjà pléthorique. Mais c’est aussi un risque.
Après la victoire contre Bordeaux le week-end dernier, l’arrière Thomas Ramos a, par exemple, regretté le fait de n’avoir disputé que 50 minutes de la rencontre. Au profit de Melvyn Jaminet. « Je ne sais pas si jouer 50 minutes, c’est très intéressant », a déclaré l’ancien columérin pour France Bleu. Une concurrence que va devoir gérer d’une main de fer l’homme de 49 ans, même si il n’en est pas à son premier défi.
Battus en demi-finales du Top 14 et de la Champions Cup lors de la dernière campagne, l’heure est à la remobilisation pour le Stade. Et nul doute qu’avec deux concurrents directs d’entrée, l’ex-entraineur du CAB va mettre un point d’honneur à emmagasiner de précieuses unités, qui pourraient compter au moment du bilan en juin. Souvent handicapé par les doublons, lors du mois de novembre et du Tournoi des 6 Nations, Ugo Mola a encore appris, l’année passée, que les fenêtres internationales se révélaient être un casse-tête pour lui et qu’il fallait profiter d’avoir son effectif au complet quand cela était possible.
Les dernières confrontations
Outre le récent match amical de préparation, disputé à la fin du mois d’août, les joueurs du RCT restent sur un très beau succès face au Stade Toulousain. En avril dernier, lors de la « Fête du Rugby » au Stade Vélodrome, nos Rouge & Noir s’étaient imposés grâce à un magnifique essai de Gabin Villière dans un match à suspense.
26 aout 2022 (amical) : RCT 21 – 31 ST
23 avril 2022 : RCT 19 – 15 ST
12 septembre 2021 : ST 41 – 10 RCT
08 mai 2021 : RCT 44 – 10 ST
04 octobre 2020 : ST 39 – 19 RCT