Franck Azéma : « Il n’y a aucun doute : on sait où on va »
À près de 2 000 mètres d’altitude, le Rugby Club Toulonnais peaufine sa préparation pour le début du championnat. Au cœur d’un stage intense, Franck Azéma nous livre ses premières impressions sur la préparation de son équipe.
Entre s’appuyer sur le passé et avancer, le manager veut trouver, avec son tandem Pierre Mignoni, le savant mélange.
Quel bilan tirez-vous pour l’instant de ces premières semaines d’entraînement ?
Quand tu reprends la saison, l’élément important, c’est l’état d’esprit. Depuis qu’on a commencé, il est très bon. Je sens cette envie de partager, de travailler, de s’impliquer… C’est déjà un très bon point. Maintenant, il faut désormais mettre de la qualité dans tout ce que l’on propose. Pour l’instant, on est dans les clous, il y a un bon engagement, mais nous n’en sommes qu’au début.
L’un des temps forts justement de cette préparation, c’est le stage. À quoi ça sert un stage durant la présaison ?
Venir à Tignes nous permet de changer d’environnement. Durant l’année, on est privilégiés d’être au Campus RCT, mais ça fait aussi du bien de se retrouver ailleurs. Ici, il y a des structures hors normes, le cadre est magnifique. C’est bien d’avoir cette capacité de pouvoir passer 24 heures sur 24 ensemble. On va ensuite passer onze mois ensemble, donc c’est bien de pouvoir créer cette cohésion ici. On fait les petits-déjeuners ensembles, les déjeuners, les dîners… On a aussi beaucoup de réunions, on peut même multiplier les petites entrevues improvisées. C’est vraiment ce qu’on vient chercher ici : passer du bon temps ensemble, travailler fort, partager et échanger.
Pour la première fois de la préparation, vous êtes (quasiment) au complet. Comment avez-vous géré le retour des internationaux notamment ?
Il faut les intégrer le plus vite possible, notamment pour qu’ils découvrent notre nouvelle façon de travailler. Mais, attention, il faut aussi mesurer la charge de travail. Il faut équilibrer pour ne pas les brûler d’entrée. Ils doivent monter progressivement dans la charge de travail pour pouvoir être au top pour la reprise. Après, on connaissait la contrainte depuis le début, ce n’est pas quelque chose que l’on subit. On savait qu’on aurait un wagon de joueurs qui allaient démarrer début juillet et d’autres qui arriveraient au fur et à mesure des semaines. En tout cas, c’est bon pour l’ambiance de retrouver le groupe au complet.
On parle souvent de l’arrivée et des nouvelles méthodes de Pierre Mignoni, mais on oublie que, pour vous aussi, c’est votre première présaison ici. Comment le vivez-vous ?
L’avantage avec Pierre (Mignoni), c’est qu’on a eu le temps de bien tout préparer, que ce soit dans la façon de travailler ou bien le contenu. C’est excitant parce que cette période nous permet de façonner à la fois le physique, mais aussi l’état d’esprit. On met en place des règles de vie, on leur explique notre fonctionnement. Désormais, tout le monde est averti, il n’y a pas de surprise, tout le monde sait comment nous allons fonctionner, que ce soit le staff ou les joueurs. C’est confortable de pouvoir bien démarrer tous ensemble.
Avez-vous trouvé votre rythme de travail en binôme avec Pierre Mignoni ou bien reste-t-il encore des choses à définir ?
Le rythme, on l’a déjà trouvé. Sur le fonctionnement, il n’y a aucun doute : on sait où on va. Désormais, ce sont les situations qui vont dicter nos réactions. Comment allons-nous résoudre tel ou tel problème par exemple ? On est là pour ça. Mais le fait d’être tous les deux va nous permettre de compter l’un sur l’autre en permanence. C’est ça qui est confortable dans ce fonctionnement.
« C’est bon pour l’ambiance de retrouver un groupe au complet »
L’an dernier, le début de saison avait été très compliqué. Avez-vous mis un accent particulier sur le début de championnat cette saison ?
C’est quelque chose que tout le monde a en tête. Maintenant, on doit savoir comment s’en servir positivement pour démarrer la saison. Il faut apprendre de ce moment-là, mais on ne va pas refaire l’histoire. C’est du passé et on n’y accorde pas beaucoup d’importance. Simplement, il ne faut pas qu’on reproduise les mêmes erreurs.
Allez-vous justement essayer de capitaliser sur cette fin de saison dernière qui était bien mieux ?
C’est un nouveau groupe, une autre aventure, une autre histoire, c’est différent. C’est bien d’avoir été capable de performer en fin de saison dernière, ça prouve qu’il y a du ressort dans ce vestiaire, qu’il y a de la qualité. Sauf qu’on ne veut pas se contenter de ça. On doit maintenant trouver ce qu’on va pouvoir rajouter par-dessus pour avoir de l’épaisseur dans notre jeu.