Bayonne : l’art de savoir recevoir

Début septembre au stade Mayol, les Rouge & Noir avaient ouvert leur saison par une victoire (40-25) face à l’Aviron Bayonnais. Désormais, il est l’heure pour le duo Mignoni-Azéma et leurs hommes de clôturer cette année civile de la meilleure des manières. Mais chez les promus, toujours invaincus à domicile, les Varois du RCT devront livrer une bataille sans merci pour espérer ramener un ou plusieurs points.

Dans leur forteresse de Jean Dauger, devenue imprenable depuis l’entame du championnat, les Bayonnais ne craignent plus les assauts ennemis. Le Racing 92 (31-25), Bordeaux (20-15), La Rochelle (29-13), Toulouse (26-22) ou encore Lyon (19-7) dernièrement, tous les « gros » du Top 14 se sont cassés les dents lors de leur déplacement en terre basque. Bien décidés à accrocher un nouveau favori au Brennus à leur tableau de chasse, les joueurs de l’Aviron attendent les Rouge & Noir de pied ferme.

Le joueur à suivre : Camille Lopez

Les dirigeants bayonnais n’ont pas chômé durant la période de mercato estival. Avec une farouche volonté d’épaissir l’effectif actuel, le président Tayeb peut en effet s’enorgueillir d’avoir su attirer plusieurs gros noms du championnat.

Le club Ciel et Blanc s’est d’ailleurs offert le luxe d’une nouvelle charnière flambant neuve (ou presque) et… internationale ! Ainsi, Maxime Machenaud (38 sélections) et Camille Lopez (28 sélections) sont venus se lancer un dernier défi sur la côte Atlantique. Et pour le second, fraichement arrivé de l’ASM, la réussite est totale.

En l’espace de quelques matchs, le vieux briscard âgé de 33 ans, a littéralement métamorphosé le jeu basque. Devenu un élément indispensable de l’effectif, Camille Lopez a pris part à toutes les rencontres de son équipe depuis le début de la saison (dont dix comme titulaire). En confiance après s’être rapproché de sa famille, ses passes au pied millimétrées et sa vista inégalable ont souvent permis de faire la différence dans les matchs à enjeux.

Avec 4 drops inscrits cette saison, il est également le joueur de Top 14 le plus prolifique dans ce secteur (personne n’en a marqué plus d’un), une botte secrète dont il faudra se méfier. Joueur complet et d’expérience, l’Aviron Bayonnais aura en tout cas besoin de son demi d’ouverture en pleine forme pour achever 2022 et continuer sur cette bonne dynamique.

L’homme fort : Grégory Patat

Orphelins de Yannick Bru, parti rejoindre le staff des Sharks de Durban en Afrique du Sud à l’intersaison, les Basques ont misé sur Grégory Patat pour lui succéder au poste de manager général. Passé notamment par l’USA Perpignan ou encore le Stade rochelais avec la casquette d’entraineur, l’ancien troisième ligne est arrivé avec la dure responsabilité de maintenir son équipe en Top 14. Un objectif déjà presque rempli après une moitié de saison seulement.

Sous ses ordres, les Ciel & Blanc réalisent en effet un début de campagne tonitruant et sont même positionnés dans le Top 6 du championnat, synonyme de phases finales en fin d’année. Une surprise qui n’en est finalement pas une, tant les Basques ont prouvé qu’ils étaient capables de rivaliser avec les plus grosses écuries. Si les partenaires de Guillaume Rouet veulent évidemment s’assurer le maintien avant de viser plus haut, cette saison semble bien loin de leur dernière en Top 14, lors de l’exercice 2020/2021, où ils avaient connu la relégation après la défaite face au Biarritz Olympique lors de l’Access Match (6-6, tab).

Si durant quatre années à la tête de l’équipe, Yannick Bru avait néanmoins ramené 2 titres de champion de France de Pro D2 (en 2019 et 2022), nul doute que Grégory Patat ne veut, lui, plus se contenter d’un trophée dans l’antichambre de l’Élite. Et pour l’instant, le technicien de 47 ans, qui retrouve les pleins pouvoirs d’une équipe depuis son départ de Auch en 2014, mène plutôt bien sa barque.

La Stat’ : 1

Actuellement, l’Aviron Bayonnais fait office d’épouvantail dans le championnat. Pour preuve, lors de leur 6 dernières rencontres de Top 14, les Basques n’ont perdu qu’à une seule reprise… C’était lors de la 11ème journée, en déplacement sur la pelouse du champion de France montpelliérain (35-14). Excusez du peu.

Ce revers au GGL Stadium était venu stopper le début de série des Ciel & Blanc qui restaient sur 3 victoires de suite à ce moment là, dont les retentissants succès à Jean Dauger face au Stade Toulousain (26-22), puis au Michelin contre l’ASM Clermont Auvergne (20-25).

Toujours intouchables à domicile (en 6 réceptions), les joueurs de Grégory Patat savent capitaliser aussi à l’extérieur, comme avec ce match nul ramené du Béarn (22-22) lors du Boxing Day. Les Varois sont prévenus : les Bayonnais ne savent plus perdre (ou presque).

Les dernières confrontations

Face à l’Aviron Bayonnais, le RCT a lavé l’affront en début de saison à Mayol. En s’imposant 40 à 25, les joueurs de la Rade ont fait oublier les deux derniers revers de rang concédés en 2020/2021. Désormais, il faut retourner s’imposer à Jean Dauger, comme cela avait été le cas en aout 2014, la dernière victoire en date du RCT en terre basque (15-29).


15 novembre 2019 (Challenge Cup) : AB 13 – 20 RCT
18 janvier 2020 (Challenge Cup) : RCT 50 – 6 AB
21 novembre 2020 : AB 35 – 29 RCT

26 février 2021 : RCT 14 – 16 AB

3 septembre 2022 : RCT 40 – 25 AB