Finale de Challenge Cup : un choc au sommet

Vendredi se tiendra une nouvelle finale européenne 100 % française. Pour Toulon, ce sera la 4e en Challenge Européen. Pour les Lyonnais en revanche, ce sera une première.

Le LOU, qui s’est déjà imposé comme une place forte du rugby français, veut désormais se montrer sur la scène européenne. À l’Orange Vélodrome de Marseille, ils trouveront devant eux une équipe varoise qui voudra aller chercher le seul trophée qui manque à sa collection.

Présentation de l’adversaire des Toulonnais.

La stat : 5199

C’est le nombre de mètres gagnés par les Lyonnais ballon en main en Challenge Cup. Un total qui en fait la première équipe dans ce secteur de jeu de la compétition. On les retrouve loin devant les Saracens (2e avec 4524 mètres) et Toulon (3e avec 3757 mètres). Vous l’aurez compris, le LOU envoie du jeu dans cette compétition. Toutes les autres statistiques le confirment.

La formation de Pierre Mignoni est celle qui joue le plus de ballon à la main (782), franchit le plus (46), bat le plus de défenseurs (176) et effectue le plus de passes après contact (89). Après un gros duel physique face aux Saracens pour les Toulonnais, le profil de leur adversaire sera donc bien différent vendredi soir. Les Varois devront s’adapter.

Le joueur à suivre : Pierre-Louis Barassi

Il n’est peut-être pas le plus connu dans cette ligne de trois quarts lyonnaise, mais Pierre-Louis Barassi est un élément important du dispositif du LOU. D’abord en défense avec sa capacité à multiplier les plaquages et être un poison dans les rucks, mais aussi en attaque où il offre un complément parfait à Charlie Ngatai. Pas étonnant que Pierre Mignoni les associe régulièrement ensemble au centre. Ce sera d’ailleurs la paire de centres face à Toulon ce vendredi.

Pierre-Louis Barassi n’a pas convaincu que son entraîneur, mais aussi les différents sélectionneurs des équipes de France. Ceux des U20 d’abord avec qui il a été champion du monde junior en 2018. Ceux des A ensuite puisqu’il avait été appelé durant la Coupe du monde 2019 au Japon après la blessure de Wesley Fofana. Il reste d’ailleurs parmi les joueurs suivis de très près par Fabien Galthier. Alors qu’il a déjà signé pour trois saisons au Stade toulousain à partir de l’an prochain, Barassi aura à cœur de bien finir la saison avec le LOU. Les Toulonnais devront donc se méfier du numéro 13 lyonnais.

Le duel : Baptiste Serin vs. Baptiste Couilloud

Actuellement, Antoine Dupont, élu meilleur joueur du monde en 2021, est incontestablement le demi de mêlée titulaire en équipe de France. Mais derrière lui, la course pour le poste de numéro 9 remplaçant avec le XV de France est grande ouverte. Ça tombe bien, les deux Baptistes, Serin et Couilloud, sont des clients très sérieux (au même titre que Maxime Lucu par exemple). Et même si la Coupe du monde est encore loin, c’est l’objectif à long terme des deux hommes.

Vendredi soir, ils n’auront que la victoire finale en tête, mais leur affrontement sera intéressant à observer. Leaders sur et en dehors du terrain de leur équipe, ils sont des relais privilégiés pour Franck Azéma et Pierre Mignoni. À Marseille, celui qui prendra le dessus sur son adversaire direct donnera certainement un avantage à son équipe.

L’homme fort : Pierre Mignoni

Comme si l’enjeu d’une finale européenne n’était pas assez fort, la situation entre les entraîneurs rend ce match encore plus attendu. Face aux Lyonnais, le RCT affronte en effet un ex et futur Toulonnais : Pierre Mignoni. Avant d’être entraîneur du LOU, Mignoni a en effet porté les couleurs rouge et noir dans le Var. D’abord en tant que joueur (à plusieurs reprises), puis en tant qu’entraîneur des arrières, notamment dans le staff triple champion d’Europe sous la houlette de Bernard Laporte.

Et comme cela ne suffisait pas, il a déjà annoncé son retour pour la saison prochaine. La situation est donc compliquée pour lui, mais aussi pour Franck Azéma qui sera l’autre partie du duo l’an prochain. Les deux hommes ont des contacts réguliers, mais ils l’ont répété depuis de nombreux jours, vendredi, tout cela sera mis de côté et rien ne viendra polluer l’objectif principal : faire gagner ce titre à leur équipe respective.

Le parcours : le sans-faute lyonnais

C’est simple, le LOU est invaincu en Challenge européen : 7 matchs pour 7 victoires. En poule d’abord avec deux succès à domicile face à Gloucester (19-13) et Benetton Trévise (25-10), mais aussi deux victoires à l’extérieur chez les Dragons (28-41) et les Warriors de Worcester (23-34). Résultats, 18 points glanés grâce notamment à deux bonus offensifs et une première place de la poule B.

Est venu ensuite le moment des matchs couperets. Là encore, le LOU est resté impérial. Un 1/8 de finale parfaitement maitrisée face à Worcester (31-17), puis un 1/4 de finale et une 1/2 finale plus accrochés. À chaque fois, Lyon a eu du mal à démarrer, mais a fini en trombe pour éliminer respectivement Glasgow (35-27) et les Wasps (20-18).

Les dernières confrontations : des souvenirs mitigés

Ces dernières années, les matchs entre le RCT et le LOU sont souvent très spectaculaires. Au rayon des mauvais souvenirs, il y a forcément ce barrage en mai 2018 durant lequel les Lyonnais s’étaient qualifiés au nombre d’essais inscrits. Du côté des bons souvenirs, on pense notamment au dernier match entre ces deux équipes à Gerland où le RCT en avait passé 40 à son adversaire.

2 avril 2022 : LOU 10 – 43 RCT
27 novembre 2021 : RCT 19-13 LOU
27 mars 2021 : LOU 54-16 RCT
13 septembre 2020 : RCT 36-14 LOU
25 janvier 2020 : LOU 27-12 RCT